France : le froid peut-il arriver en mars ?

Après cet hiver anormalement doux, le froid et la neige peuvent-ils encore arriver en France ? C’est la question posée à nos météorologues par de nombreux internautes sur notre page Facebook. Voici quelques éléments de réponse.


L'hiver aura été exceptionnellement doux sur la France mais aussi sur les trois quarts de l'Europe de l'ouest cette année, c'est désormais un fait établi même si quelques nuances peuvent encore se dessiner en mars.

C'est justement la question qui suscite beaucoup d'intérêt actuellement : le froid peut-il encore arriver en France dans les semaines qui suivent? Quelles sont les tendances à long terme?

Des mois de mars et d'avril parfois enneigés après un hiver doux

L'analyse de l'hiver actuel met en évidence des similitudes avec les hivers 1974 / 75, ou encore 1989 /90, 2006 /2007 et 2007 / 2008. Il en ressort statistiquement que ces " années sans hiver " ont été suivies de printemps chauds et d'été orageux.

Ainsi, en 1974, après un hiver doux et tempétueux, une tempête de neige s'abat sur le Languedoc-Roussillon. En 1975, après un hiver printanier, une tempête de neige se déclenche le 1er mars sur la moitié nord et le bassin parisien : il tombe 20 cm de neige à Paris, ce qui reste actuellement le record. En 1988, la neige tombe au nord de la Seine entre la fin février et le début mars.

D'autres années restent marquées par une douceur ininterrompue : comme en 1989, où les températures restent supérieures aux moyennes en mars (avec même de la chaleur), mais il neige le 4 avril de cette année-là sur le bassin parisien (4 cm de neige à Paris, les seules neiges depuis 2 ans).

En 1999, la neige tombe également en plaine, du bassin parisien jusqu'au centre-est de la France. Plus près de nous, en 2007, la situation reste anormalement douce - voire chaude - de l'hiver à l'été, avec le mois d'avril le plus chaud depuis 1900. Et en 2008, après un hiver très doux, le mois de mars est plutôt dans les normales avant des mois d'avril et de mai plutôt chaud, hormis les chutes de neige abondantes du 7 avril entre Paris et le Nord-Pas-de-Calais (30 cm à Boulogne Sur Mer).


Et cette année?

Les statistiques indiquent que tous les scénarios sont envisageables, mais il se dégage tout de même quelques points récurrents : il semblerait qu'un coup de froid tardif soit fort probable, plutôt sur la fin mars ou le début avril. Rien à voir, donc, avec le froid et les chutes de neige historiques de l'année dernière, qui s'inscrivaient dans un contexte météorologique où toute l'Europe avait connu un hiver long et rigoureux.

Ces statistiques ne sont pas suffisantes : il faut leur corréler les prévisions saisonnières, élaborées sur la base de puissants calculs numériques et de modélisation : à ce sujet, les prévisions à long terme envisagent un mois de mars restant instable, avec de fréquentes perturbations et des coups de vent; les masses d'air proviendront plus fréquemment du nord-ouest, engendrant alors de nouvelles fortes chutes de neige sur nos massifs, parfois à basse altitude. Des périodes de temps calme et printanier viendront néanmoins s'intercaler.

Selon nos prévisons, le risque d'avoir un peu de froid serait plus probant en début mars puis en dernière décade, avant la mise en place d'un temps doux et orageux pour avril.