Question internaute : réchauffement et hiver précoce ?
Par La Chaîne Météo
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Vous êtes nombreux à nous poser des questions sur le
Glace sur le canal © 867608
Vous êtes nombreux à nous poser des questions sur le fonctionnement du climat. Cette semaine, l’un de nos internautes s’interroge sur l’apparition précoce du grand froid au mois de décembre :
« Comment ne pas être perplexe face à la répétition de ces phénomènes de grand froid et à ces abondantes chutes de neige. Certaines régions du monde, comme les Etats-Unis, n’avaient pas connu autant de neige depuis plus de 100 ans, une époque où il n’y avait pas encore d’activité humaine polluante…Avez-vous des explications ? »
La réponse de l’expert de METEO CONSULT :
Une année très contrastée
La France a subi des soubresauts climatiques au cours de l’année 2010, avec notamment, un mois de janvier particulièrement froid, la tempête Xynthia fin février, un mois de juin très ensoleillé mais des pluies diluviennes sur le Var le 15, un début juillet presque caniculaire, puis un mois de novembre très gris pour finir avec le froid et la neige de décembre.
En moyenne cette année fût la moins chaude depuis 1996. Ce constat s’impose pour l’ensemble de l’Europe du nord, mais pas pour l’ensemble de la planète, pour laquelle cette année s’annonce comme l’une des plus chaudes de la décennie.
Le réchauffement en cause ?
La théorie dit que le réchauffement a des conséquences en chaîne : la fonte de la glace de mer en Arctique et celle de la calotte glaciaire du Groenland, ainsi que l’augmentation des précipitations aux moyennes latitudes se traduisent par une diminution de la densité de surface de l'océan en Atlantique nord, et donc un ralentissement du Gulf Stream. La quantité de chaleur apportée par ce courant diminue donc sur nos côtes.
Si cette justification vaut sur le long terme, et en moyenne, elle n’explique pas directement le fait que cet automne en particulier mais aussi l’hiver dernier, l’Europe fût soumise à une dominante de flux de nord. Ce flux, commandé par un anticyclone anormalement résistant sur l’Arctique, est associé à un phénomène cyclique appelé l’AO (Oscillation Arctique). Lorsque l'AO est en phase négative, les hautes pressions résistent sur la région polaire et bloquent les basses pressions vers le 45° parallèle Nord. La pression atmosphérique plus importante au pôle nord diminue de ce fait la fréquence et la force des vents d'ouest apporteurs de relative douceur sur l’Europe.
Un balancement cyclique entre AO positive et AO négative dans l’épaisseur de l’atmosphère qui nous concerne est lié à des variations de flux dans la haute atmosphère. Ces mêmes variations qui sont en corrélation avec les événements El-Nino et La-Nina commandent la circulation générale sur le Pacifique au rythme des années.
Il faudra encore de longues et difficiles recherches pour comprendre l’origine de ces vastes mouvements avant de pouvoir les rattacher au réchauffement climatique…
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