Prolifération de méduses : le climat en cause ?

Elles envahissent nos plages chaque été, font fuir les touristes, résistent aux ramassages et reviennent sans arrêt par vagues successives. Accusées d’être de plus en plus nombreuses chaque année, les méduses font l’objet de notre enquête de l’été. Alors que nous suivons leurs déplacements tout au long des vacances, vous êtes nombreux à nous interroger sur leur apparente augmentation.


Réchauffement climatique, pollution ou présence humaine ? Réponse avec la spécialiste des méduses, Delphine Thibault-Botha du Centre d’Océanologie de Marseille : « ce qui conditionne majoritairement l’arrivée des méduses, ce sont les courants marins. En Méditerranée, lors des périodes de mer calme, elles ont tendance à s’agglutiner à un endroit. Au contraire, lors des coups de Mistral, elles sont souvent chassées. J’ai récemment participé à un congrés sur l’apparition des méduses et sur une centaine de scientifiques présents provenant de 34 pays différents, il a été démontré que d’autres causes comme la sur-pêche rentraient largement en jeu aussi. Concernant la pollution, sa présence sur un site n’est pas un facteur valable : les méduses ont un seuil de résistance particulièrement élevé. Sur un site pollué, l’adage ‘la nature a horreur du vide prend tout son sens’ : si tous les autres organismes sont partis ou morts, les méduses, elles, restent. »


Pour autant, y-a-t-il vraiment de plus en plus de méduses ? « La réponse est assez incertaine, 80% des scientifiques présents à ce congrés ont répondu ‘peut-être’. Au niveau mondial, rien de fiable ne peut nous permettre de répondre à cette question à l’heure actuelle, car nous n’avons que des données qui datent de moins d’une dizaine d’années. Sur une échelle très locale, il y a par contre des sites où la réponse est évidemment oui, comme c’est le cas à Marseille, en mer de Chine, en Namibie ou au Japon avec le développement de méduses géantes. Dans la plupart de ces cas, la sur-pêche est en cause » tient à préciser la spécialiste.


On entend souvent dire que la température de l’eau joue un rôle important, un été chaud serait synonyme d’un été à méduses… « Pour moi, c’est complètement faux car les méduses peuvent vivre dans une gamme de températures très importante, au moins une dizaine de degrés. De même, il n’y a pas vraiment de lien entre leur dangerosité et la température dans laquelle elles vivent. Il faut savoir que toutes les méduses ont du venin, c’est juste que notre corps ne réagit pas à toutes les sortes de venin… »


Des méduses sur votre plage ? Devenez enquêteur pour La Chaîne Météo, envoyez-nous vos observations et vos photos !





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