Quelle fiabilité pour les prévisions ?
precisions des modeles © LCM
La prévision de l’état futur de l’atmosphère est essentiellement basée sur des modèles numériques donnant des résultats qui doivent être validés par des experts.
Prévisions : tout dépend de l’échelle. La prévision de l’état futur de l’atmosphère est essentiellement basée sur des modèles numériques donnant des résultats qui doivent être validés par des experts. Un modèle météo est un ensemble d’équations qui, partant d’un état initial, simule l’évolution de l’atmosphère en fonction des contraintes qu’elle subit, ces contraintes évoluant elles-mêmes en fonction de facteurs internes à l’atmosphère mais aussi en fonction de facteurs externes comme la T° de l’océan, le pouvoir réfléchissant du sol, le rayonnement solaire, etc… Il faut donc imaginer l’extrême complexité des modèles et admettre qu’ils sont construits sur des approximations puisque la précision de la connaissance de l’état initial et les règles qui commandent l’évolution de chaque paramètre restent imparfaites. L’expert, dont le rôle est de porter un avis sur les résultats issus des modèles, doit donc faire preuve de beaucoup de recul et d’honnêteté pour en juger la pertinence. Il faut distinguer 4 échelles de prévisions : 1 - Echelle de quelques heures sur un site précis. Il faut bien connaître les conditions actuelles sur le site mais aussi sur la région pour extrapoler l’évolution en cours et pouvoir annoncer le temps dans quelques heures. Les modèles sont alors des aides aux calculs pour le prévisionniste : calcul de l’instabilité pour le développement des orages, de la température et du vent pour la dissipation du brouillard, de l’ensoleillement pour le déclenchement des brises, etc 2 - Echelle de quelques jours sur une région. Le temps prévu jusqu’à 15 jours répond au rythme des passages des perturbations ou des blocages des anticyclones. Les prévisions des modèles actuels sont efficaces à cette échelle et un bon prévisionniste sait, par expérience, distinguer les situations fiables de celles qui le sont moins. Il peut alors communiquer la confiance à accorder à chaque prévision. 3 - Echelle de quelques mois sur un continent. La prévision saisonnière consiste à prévoir la moyenne des températures et des précipitations pour les 3 à 6 mois à venir. On fait échanger, dans un même modèle, l'atmosphère et l’océan qui a une grande inertie et donc des réponses plus lentes que l’atmosphère. Le but est de prévoir les conditions qui vont favoriser par exemple un passage plus au nord des perturbations atlantiques, ou qui vont installer des flux générant de fortes chaleurs et sécheresses. Cette science est toute nouvelle et le prévisionniste manque de recul, d’expérience. Il ne peut que « compter les points » entre les différents modèles et livrer la synthèse de son étude mois après mois. 4 - Echelle de quelques années sur la planète. Le consensus est « déclaré » sur le réchauffement climatique. Mais les doutes à propos de son importance et de sa durée sont toujours là.. Les modèles climatiques essaient de faire cohabiter les simulations d’évolutions et interactions de l'océan, de l'atmosphère, de la végétation, des glaces de mer, des glaciers, mais aussi des tâches solaires… pour en déduire la prévision d’une nouvelle circulation atmosphérique à l’échelle globale. Ces calculs sont bridés par la statistique. Une simplification extrême consisterait à projeter la courbe des 20 dernières années sur les 20 prochaines, c’est à dire une hausse globale de 0.4°C dans la basse couche de l’atmosphère. Mais ce réchauffement n’est pas partout identique : l’hémisphère Nord se réchauffe plus que l’hémisphère Sud, les continents plus que les océans, les bordures polaires plus que les pôles eux-même… La prévision climatique n’en est qu’à ses balbutiements.