Montagne : attention danger!
Aujourd'hui vendredi, après les orages, on attend un sérieux coup de froid en montagne (les Alpes du Nord surtout) avec des
prévi saisonnière © La Chaîne Météo
Aujourd'hui vendredi, après les orages, on attend un sérieux coup de froid en montagne (les Alpes du Nord surtout) avec des conditions dangereuses : l'isotherme 0°C s'abaisse vers 2000 m ce vendredi soir sur les Alpes du Nord, le Jura et les Monts d'Auvergne: outre le froid, le brouillard et le vent, la neige fait son apparition dans la nuit du vendredi au samedi et saupoudre la moyenne montagne dès 1800 à 1900 m. En effet, la neige peut tomber entre 300 et 500 m au-dessous de " l'iso zéro", parfois même 1000 m en cas de forte instabilité. A noter aussi que ces pluies abondantes jusqu'à samedi soir gonfleront les cours d'eau, d'où des risques de crues de cours d'eau localisés. Ainsi, il est vivement conseillé de reporter à dimanche vos excursions ! Les risques d'isothermie sont importants (froid et vents forts ce week-end, notamment sur le nord des Alpes en haute montagne).
La montagne est dangereuse : comme nous l’écrivions ici-même au début du printemps, cet été 2009 présente des dangers en montagne. Ainsi, la situation est propice aux orages d’évolution diurne, lorsque les cumulus bourgeonnent sur les crêtes et que l’orage éclate en cours d’après-midi. Les alpinistes et randonneurs le savent bien : il vaut mieux partir tôt le matin, à la fraîche et lorsque l’atmosphère est encore stable, et redescendre vers la vallée avant 14h00 !
D’autres dangers menacent les montagnards, et notamment ceux qui fréquentent la chaîne pyrénéenne: l'hiver ayant été très enneigé, les hauteurs de neige sont encore très inhabituelles pour la saison. même si les températures sont chaudes sous un ciel d’azur, il reste encore beaucoup de névés qui persistent encore dès 2000 m. Ainsi, les chemins sont dangereux, souvent abîmés et ravinés par le ruissellement, tandis que les chutes de pierre sont fréquentes. Les grands névés (« plaques de neige et de glace ») sont rendus instables par la chaleur diurne, et les crevasses sont bien présentes (Cirque de Gavarnie, par exemple, ainsi que tout le Luchonnais). Ainsi, il faut être équipé et prudent, prévoir les crampons, des bâtons pour marcher, les gants, sans oublier de se protéger les yeux. De plus, les chemins ont subi beaucoup de dégâts pendant l'hiver à la suite des avalanches. Les pierres sont instables. À certains endroits, il manque des passerelles, ce qui oblige à prendre des itinéraires plus difficiles. C'est le cas sous le cirque de la Glère. Sans la passerelle, vous devez soit rebrousser chemin, soit prendre la forêt, ce n'est pas évident. (source : peloton de Gendarmerie de Haute Montagne).
Torrents et cours d'eau : danger!
Les torrents qui descendent des massifs sont actuellement très fortement alimentés par la fonte des neiges et des glaciers. La puissance des cascades est maximale en Juillet pour les Alpes et les Pyrénées. Il y a un réel danger à s'attarder dans les lits rocailleux de ces cours d'eau, surtout en période orageuse. Lorsqu'un orage éclate sur un massif, en amont, plusieurs milliers de mètres cubes d'eau peuvent confluer vers une vallée. Résultat : une "crue-éclair", aussi subite que ravageuse, pouvant entraîner des troncs d'arbres, de la boue, des rochers, ainsi que des tentes ou caravanes qui se seraient établies trop près. On se souvient encore du drame du Grand-Bornand (Hte-Savoie) le 14 juillet 1987, où la crue subite du Borne, suite à un violent orage, avait fait 23 morts sur un terrain de camping.
Pourquoi?
Ce phénomène d'un " été instable " dans le sud n'est pas inexplicable. Cela se produit par cycles en moyenne tous les 15 ans. A titre d'exemple, les étés 1977 à 1981 ont été particulièrement frais et humide dans le sud de la France (Mai 1977 : routes bloquées par la neige en Auvergne, et inondations estivales sur le bassin de la Garonne; été 1981 : neige sur les massifs dès 16OO m d'altitude). On peut expliquer une telle situation par une oscillation Nord-Atlantique faible : les vents dominants restent orientés au nord-ouest et la fraîcheur s'écoule vers le sud de la France et l'Espagne, réactivant les orages au-dessus de la Méditerranée. (1988, été frais, fut aussi l'année des orages dévastateurs sur Nîmes).
D'autres explications plus pointues mettent en cause les cycles solaires et leur variabilité naturelle, impactant le climat. Les éruptions volcaniques, avec leurs panaches de cendres propulsés dans la haute atmosphère, peuvent aussi conduire à des refroidissements temporaires.
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