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Un début d'année 2020 très arrosé au nord, des sols saturés...

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Les perturbations océaniques s'enchaînent depuis plusieurs semaines sur la partie ouest et nord du pays et les périodes d'accalmie sont de courte durée. Résultat, la pluviométrie est excédentaire de 20 à 40% en moyenne sur les mois de janvier et février. Cet excédent pluviométrique fait suite à un automne déjà très arrosé. Les sols superficiels sont donc saturés en eau et des lacs se forment dans certaines parcelles agricoles.

En terme de pluviométrie, on est passé d'un déficit pluviométrique important l'été dernier avec jusqu'à 85 départements en restrictions d'eau à un excès pluviométrique important à l'automne. Cet hiver, les précipitations sont restées abondantes dans l'ouest et le nord tandis que le centre-est et la partie sud du pays ont été beaucoup moins arrosées.

© La Chaîne Météo

Février très arrosé au nord, plutôt sec au sud

Après un mois de janvier un peu déficitaire en précipitations, le mois de février a été très arrosé dans l'ouest et le nord du pays. A Abbeville dans la Somme, il n'avait jamais autant plu en février avec 139 mm (ancien record : 136 mm en février 2002). A Paris, avec 91 mm, il a plus deux fois plus que la moyenne avec 21 jours de pluie sur 29. Même constat dans le nord-est avec 161 millimètres de pluie recueillis à Charleville-Mézières pour une normale de 77 mm. A Nancy avec 154 mm on a failli battre le record de pluviométrie mensuelle de mars 1970 avec 159 mm.

En Auvergne, les précipitations ont été très déficitaires en ce mois de février avec seulement 9 mm à Saint-Etienne et 13 mm pour Clermont-Ferrand. Dans le sud-est, les cumuls de pluie sont encore plus faibles avec 6 mm à Marseille et Montpellier, 2 mm à Bastia et Perpignan et pas une seule précipitation à Nice.

© La Chaîne Météo

Des sols gorgés d'eau et des rivières en crue

En ce début mars, le défilé de perturbations se poursuit et concernent une grande partie du pays. Les cumuls de pluie ont été particulièrement importants dans le sud-ouest depuis le 1er mars. Sur les 3 premiers jours de mars, il est tombé de 30 à 50 mm soit l'équivalent de 10 à 15 jours de pluie. A Paris avec 26 mm depuis le 1er mars, il est déjà tombé l'équivalent de 15 jours de pluie. A Nantes avec 54 mm, il est tombé l'équivalent de 18 jours de pluie !

© La Chaîne Météo

Avec ces pluies à répétition qui font suite à un automne déjà très arrosé, les sols superficiels sont saturés et n'absorbent plus les précipitations qui rejoignent directement les rivières où stagnent dans les points bas. En cette fin d'hiver, de nombreux champs cultivés se retrouvent partiellement sous l'eau, notamment dans les zones au substrat peu imperméable (sols argileux).

Pas d'amélioration à court et moyen terme

Ce jeudi une perturbation très active va traverser la France en apportant des cumuls de pluie importants. Sur une large moitié nord, les cumuls de pluie seront souvent compris entre 15 et 25 mm avec parfois plus de 30 mm. Ces précipitations qui viennent se rajouter dans un contexte de sols saturés vont provoquer de nouvelles crues et inondations dans les points bas. Des débordements de cours d'eau sont à craindre, notamment pour ceux placés en vigilance jaune par vigicrue.

Au cours des prochains jours, l'anticyclone ne parviendra toujours pas à s'imposer. Les perturbations continueront à circuler en début de semaine prochaine, notamment sur une large moitié nord du pays. Un changement de situation pourrait s'opérer à la mi-mars avec le retour de conditions plus anticycloniques mais cette tendance demande encore confirmation.

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