Canicule : bilan de l'épisode du 23 au 28 août
L’épisode de canicule qui a touché la France entre le mardi 23 et le dimanche 28 août a été exceptionnel, notamment en raison de son arrivée tardive. Ainsi, de très nombreux records de chaleur pour une 3ème décade d'août ont été battus.
Cette vague de fortes chaleurs s’explique par la présence d’un anticyclone solidement installé sur l'Europe centrale. Il a ainsi dirigé un flux de sud sur le pays, qui a favorisé la remontée d'une masse d'air particulièrement chaud depuis le Maghreb.
Des dizaines de records de chaleur
L’épisode de fortes chaleurs a débuté le 23 août dans les régions de l'ouest et du nord-ouest. C’est d'ailleurs en Aquitaine que l’on a enregistré la température la plus élevée avec 39,1°C à l’ombre à Belin-Beliet (33), un record pour une fin août ! D'autres records de chaleur décadaires sont tombés entre le Cotentin, la Bretagne et le centre-ouest, avec 31,3°C à Cherbourg (50), 33,1°C à Saint-Brieuc (22), 34,7°C à Limoges (87), 35,5°C à La Roche-sur-Yon (85), 35,7°C à Cholet (49), 36°C à Rennes (35), 36,3°C à Nantes (44) ou encore 36,9°C à Saintes (17).
© La Chaîne Météo
A noter aussi des températures remarquables au cours de la nuit de mardi à mercredi avec des valeurs minimales records de 22,4°C à Boulogne-sur-Mer (62), et de 20,2°C à Dieppe (76).
Le 24 août, les plus fortes chaleurs ont progressé pour concerner toutes les régions entre le sud-ouest et le nord de la Seine. Ce jour-là, Paris était la capitale la plus chaude d’Europe avec 36,6°C sous abri. Ainsi, il n'avait jamais fait aussi chaud entre le 21 et le 31 août dans Paris intra-muros depuis le début des relevés météo en 1873. Le précédent record datait du 22 août 1918 avec 36,4°C.
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D'autres villes d'Île-de-France mais aussi dans les Hauts-de-France, le Centre-Val de Loire, les Pays-de-la-Loire, le Limousin ou encore en Normandie. On a relevé, par exemple, 35°C à Abbeville (80), 35,1°C à Dunkerque (59) et Laval (53), 35,9°C à Rouen (76), 36,3°C à Guéret (23), 36,9°C à Tours (37), 37°C à Châteauroux (36), Orléans (45) et Évreux (27), 37,4°C au Mans (72) et à Angers (49) et 37,9°C à Blois (41). On peut également citer Romorantin (41), Chartres (28), Châteaudun (28), Pontoise (95), Le Touquet (62)...
Le 25 août, la canicule s'est poursuivie dans les mêmes régions et a également gagné la Champagne-Ardenne et la Bourgogne. De nouveaux records sont enregistrés avec 34,2°C à Saint-Quentin (02), 34,8°C à Cambrai (59), 35,3°C à Lille (59), 35,8°C à Villacoublay (78) et Beauvais (60), 36,1°C à Arras (62), 36,1°C à Amiens (80), 36,6°C à Creil (60), Le Bourget (93), Roissy (95) et Orly (94), 36,7°C à Melun (77), 36,8°C à Brétigny-sur-Orge (91), 36,9°C à Toussus-le-Noble (78), 37,2°C à Nevers (58) et 37,3°C à Nemours (77). De nombreuses villes d'Île-de-France ont au passage battu leur record qu'elles avaient établi la veille !
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La nuit suivante, Paris a enregistré une température minimale record avec 22,5°C dans le Parc Montsouris. Le précédent record de douceur pour une valeur minimale fin août était de 22,1°C et avait été mesurée le 21 août 2011.
Les fortes chaleurs ont marqué une légère pause le 26 août dans le nord-ouest et se sont déplacées vers l’est avec des records de chaleur décadaires battus en Champagne, en Bourgogne, dans la région Grand Est et dans les Ardennes. Ainsi, il n'avait jamais fait aussi chaud en 3ème décade d'août avec 35,8°C à Châlons-en-Champagne (51), 34,7°C à Belfort (90), 34,9°C à Dijon (21), 35,7°C à Reims (51) et Colmar (68), 36°C à Nancy (54), Strasbourg (67) et Erneville-aux-Bois (55), 36,9°C à Metz (57) ou encore 37°C à Troyes (10). On peut également citer Charleville-Mézières (08), Épinal (88), Saint-Dizier (52)... À Dijon et Reims, les précédents records dataient respectivement de 1926 et de 1930 !
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Samedi 27 août, la journée a été à nouveau torride avec des températures stables et caniculaires de l'est au centre du pays tandis qu'elles ont à nouveau progressé dans l'ouest et des Pays-de-la-Loire au Nord-Pas-de-Calais, avec des valeurs comprises entre 34 et 38°C à l'ombre. Un seul record a été enregistré dans l'après-midi avec 35,3°C à Charleville-Mézières (08). Fait remarquable, la préfecture des Ardennes a ainsi battu pour la 3ème journée consécutive son record de chaleur (34,8°C le 26, 33°C le 25). Initialement, il avait été relevé le 26 août 2001 avec 32,2°C.
Cet épisode de canicule remarquable a pris fin dimanche 28 août avec l'arrivée d'un air océanique moins chaud, envahissant le pays par l'ouest. Seules les régions frontalières de l'est, s'étendant de la plaine d'Alsace au Lyonnais, ont connu des températures encore proches de 35°C alors que partout ailleurs, les valeurs chuteront de 5 à 10°C en seulement 24 heures. On a ainsi pu relever 33,5°C à Chambéry (73), 34,3°C à Strasbourg (67) mais aussi 34,9°C à Colmar (68).
Vague de chaleur intense et tardive
En conclusion, cette vague de chaleur n’est en rien comparable à celle du mois d’août 2003 qui avait été nettement plus durable et plus intense. Elle s'était également produite plus tôt dans le mois.
De plus, cette situation de canicule après la mi-août n'est pas rarissime. Entre l'été 2009 et l'été 2012, les épisodes des plus fortes chaleurs en France se sont majoritairement concentrés entre le 15 et le 31 août, c'est-à-dire à la fin de la saison estivale.
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Néanmoins, cette canicule d'août 2016 est plus exceptionnelle que celle enregistrée en août 2012 d'un pointe de vue temporel puisqu'il y a 4 ans, l'épisode de fortes chaleurs chaleurs s'était produit en seconde décade du mois (entre le 15 et 21 août).
Cette année, la canicule est donc arrivée encore plus tard, en 3ème décade, d'où les records enregistrés. De plus, certaines villes telles que Châteauroux (36), Blois (41) ou encore Brive (19) ont connu lors de cet épisode 5 journées consécutives de très fortes chaleurs, c'est-à-dire 5 journées avec une température maximale supérieure à 35°C. Cette situation ne s'était pas produite depuis la canicule de 2013 !
Autre fait notable, une température de plus de 35°C n'avait pas été relevée fin août à Paris depuis 1964 !