Temps durablement sec et ensoleillé : à quand le retour de la pluie ?
Une situation de blocage atmosphérique s'est installée sur la France, entre un puissant anticyclone centré sur l'Europe de l'Ouest et des dépressions circulant en Méditerranée. Cette configuration génère un flux continental orienté au nord-est et un temps durablement sec et ensoleillé. A quand peut-on espérer un changement de temps avec le retour des précipitations pour enrayer la sécheresse des sols en surface ?
Les pressions sont très élevées actuellement sur le pays avec notamment 1036 hPa relevés mercredi à la mi-journée sur les villes de Dunkerque et Calais, au plus près du centre de l'anticyclone à 1039 hPa sur le nord de l'Angleterre. Rappelons que la pression moyenne au niveau de la mer est de 1013,5 hPa : il y a donc un écart de plus de 25 hPa avec cet anticyclone qui montre bien sa puissance. La présence de ces hautes pressions est liée à une situation de blocage météorologique avec une masse d'air très stable qui stagne pendant plusieurs jours, favorisée par deux systèmes dépressionnaires quasi-stationnaires, l'un au coeur de l'Atlantique et l'autre aux confins de la Russie.
Un mois de mai très sec dans l'extrême nord : des records de faible pluviométrie
© La Chaîne Météo
Le Nord-Pas-de-Calais a connu un mois de mai extrêmement sec, tout comme la Belgique voisine. Des records de faible pluviométrie sont en passe d'être battus puisqu'aucune précipitation n'est envisagée dans la région avant la fin du mois. Avec seulement 2 millimètres enregistrés à Calais et Dunkerque et 4 mm à Lille et au Touquet, il n'avait jamais fait aussi sec depuis l'ouverture de ces stations météorologiques. A la station de Lille-Lesquin la pluviométrie moyenne d'un mois de mai est de 64 millimètres, le déficit pluviométrique atteint donc 93%.
© La Chaîne Météo
Sur le reste du pays, on observe également un déficit pluviométrique de la Bretagne à la Champagne-Ardennes en passant par la Normandie. Ailleurs, les précipitations sont généralement proches de la normale et même excédentaires sur les régions du sud-ouest. A Bordeaux, avec 122 millimètres observés depuis le 1er mai, l'excédent pluviométrique est de l'ordre de 50%.
Si on fait le bilan en cette fin de mois de mai, on constate que l'humidité des sols reste importante depuis le sud de la Vendée jusqu'aux plaines du sud-ouest alors que la teneur en eau des sols en surface est faible voire très faible dans le nord et l'est de la France.
Pas de précipitations en plaine avant début juin
Les conditions anticycloniques vont persister jusqu'à la fin du mois sur la France si bien que le temps restera sec toute cette fin de semaine sur nos régions de plaine. Seuls quelques foyers orageux peuvent donner quelques averses orageuses en montagne sur les Pyrénées, le sud du Massif central et des Alpes ainsi qu'en montagne Corse. La situation pourrait néanmoins changer dès le début de semaine prochaine.
Lundi et mardi prochain, l'anticyclone faiblira progressivement tandis qu'une dépression se mettra en place sur le golfe de Gascogne. Les pressions baisseront et la masse d'air deviendra progressivement plus instable avec un risque de développement d'averses à caractère orageux dès le lundi de Pentecôte sur les plaines du sud-ouest. Ces ondées orageuses pourraient gagner la Bretagne et les régions du Centre mardi, avant de remonter vers le nord et l'est du pays entre mercredi et jeudi. Il s'agira vraisemblablement d'averses aléatoires et certains pourront passer au travers des orages. D'autre part les cumuls de pluie risqueront d'être très hétérogènes comme souvent dans une telle situation instable avec orages.