Noël au balcon, Pâques au tison : le dicton est-t-il fiable ?
Tout le monde connaît ce fameux dicton qui ressort chaque année durant la période des fêtes, et selon lequel une période douce à Noël se traduirait par une période froide durant Pâques. La Chaîne Météo s'est penchée pour vous sur la véracité de ce dicton populaire.
Nous arrivons bientôt à Pâques ! À cette occasion, le vieux dicton "Noël au balcon, Pâques au tison" revient à la mémoire de nombre d'entre vous. Le fait d'avoir eu un Noël doux se payerait en retour d'une Pâques fraîche, voire froide selon le dicton. À rallumer son chauffage ou sa cheminée. On se souvient très bien d'ailleurs du "non-hiver 2019-2020", hiver le plus doux depuis 1900. Mais est-ce que notre Noël a été à son image ?
En un mot : oui. Voici les températures relevées l'après-midi le 25 décembre 2019 avec leur écart par rapport à la moyenne de 1981 à 2010 :
Paris : 10,7°C soit un écart de +3°C par rapport à la moyenne Brest : 11,8°C soit un écart de +1,9°C par rapport à la moyenne Bordeaux : 13°C soit un écart de +2,5°C par rapport à la moyenne Toulouse : 16,5°C soit un écart de +6,6°C par rapport à la moyenne Marseille : 15,7°C soit un écart de +3,8°C par rapport à la moyenne Lyon : 11,2°C soit un écart de +4°C par rapport à la moyenne Nancy : 8,8°C soit un écart de +1,6°C par rapport à la moyenne Orléans : 9,8°C soit un écart de + 2,8°C par rapport à la moyenne Lille : 9°C soit un écart de +1,9°C par rapport à la moyenne
Notre Noël 2019 a donc bien été doux ou au balcon si l'on veut. Quant aux températures du matin, à l'exception de Brest et Lyon (avec un écart de -0,8°C pour ces deux villes par rapport aux moyennes), toutes les autres villes ont vu des températures anormalement plus élevées que leur moyenne. Ainsi, nous pouvons affirmer que notre Noël 2019 s'est vraiment passé au balcon en raison de la douceur générale. À suivre le dicton alors, nous devrions avoir un lundi de Pâques frais, voire froid. Qu'en est-il ?
Rien. Au contraire, on s'attend encore à des températures anormalement supérieures aux normales lundi prochain. La douceur sera globalement présente hormis sur les côtes de la Manche où le vent de nord-est devrait apporter de la fraîcheur. Pas besoin donc pour cette Pâques 2020 de rallumer les cheminées ou remettre votre chauffage. Le dicton ne se vérifie pas.
On pourrait alors se dire que cette année fait exception à la règle, ou plus précisément, au dicton. Nous nous sommes donc intéressés aux Noëls et Pâques passés pour vérifier cette objection.
Étude climatologique des Noëls et Pâques
D'emblée, nous préférons vous prévenir : le dicton « Noël au balcon, Pâques aux tisons » n'a, en réalité, aucun fondement climatologique. Il n'y a pas de lien direct entre le temps qu'il fait à Noël et celui de Pâques… d’autant plus que la date de cette fête varie chaque année. Et même si on joue le jeu et que nous regardons les statistiques passées.
À titre d'exemple, entre 2000 et 2018, Paris a connu 4 "Noëls au balcon", c'est-à-dire une douceur marquée avec une température maximale excédentaire de plus de +3°C à la normale.
Notre équipe de météorologues a cherché à savoir si ces "Noëls au balcon" ont été suivis d'un jour de "Pâques au tison", c’est-à-dire une fraîcheur marquée avec une température maximale inférieure d'au moins 3°C à la normale. Résultat : sur ces 4 Noëls doux, 1 seul a été suivi d'un jour de Pâques froid, ce qui porte la probabilité que ce dicton se vérifie à 25%. À noter que si l'on regarde maintenant les "Noëls au tison", on en a observé 3 au cours de la période 2000-2018 et 1 seul d'entre eux a été suivi d'un jour de "Pâques au balcon".
La probabilité n'est donc pas meilleure même prise dans l'autre sens. Il est donc impossible de conclure à un lien direct entre un Noël doux et une Pâques fraîche, et inversement.