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Naufrage du Titanic : la météo en cause ?

La Chaîne Météo

Par La Chaîne Météo
mis à jour le

C'est dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 que le Titanic a fait naufrage. Retour sur les conditions météo de la catastrophe.

© 867608

Ce 15 avril marque les 112 ans du naufrage du Titanic, le paquebot transatlantique construit en 1909.
Celui qui fût présenté en 1912 aux médias comme le plus grand navire jamais construit, mais également le plus luxueux et le plus fiable, heurta un iceberg le 14 avril 1912 à 23h40 lors de son premier voyage qui devait le mener à New York. Environ 1 500 personnes ont disparu lors du naufrage, ce qui fait du périple du Titanic l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire. Localisée en septembre 1985, l'épave gît désormais à 650 km de Terre Neuve et à 3 843 mètres de profondeur.

Du froid et du brouillard

La consultation des journaux de bord du Titanic ainsi que des archives météo mettent en évidence une situation classique pour la saison dans l'Atlantique nord : de l'air froid descendait du Labrador vers Terre-Neuve, occasionnant la formation des brouillards traditionnels dans cette zone au contact des eaux plus douces du Gulf Stream. Compte-tenu d'un vent faible, la mer n'était pas particulièrement agitée mais très froide avec une eau entre 2 et 4°C. Malgré la réception de messages d'avertissement signalant la présence d'icebergs et de brouillard, émanant de navires déjà dans la zone en question, le Capitaine a maintenu le cap du Titanic sans ralentir l'allure. Ainsi, à environ 22 noeuds de vitesse (soit environ 44 km/h), il fut impossible d'éviter le choc latéral avec l'iceberg : celui-ci, haut d'une trentaine de mètres pour la partie immergée, heurta la cloison et fit sauter les rivets sous la ligne de flottaison, provoquant la voie d'eau fatale au paquebot.

Un siècle après, les icebergs constituent toujours une menace pour les navires

Rappelons qu'en 1912, les radars n'existaient pas mais les observations émanant d'autres navires étaient assez nombreuses. Depuis les années 1950, la navigation s'est dotée de radars détecteurs d'iceberg, d'images satellite et d'un système de positionnement GPS. Parfois les plus petits d'entre eux ne sont pas toujours visibles et peuvent encore, de nos jours, occasionner des dégâts. Entre 1985 et 2005, une soixantaine d'accidents maritimes liés à des icebergs ont été recensés, dont le naufrage du bateau de croisière " Explorer " en 2007 dans les eaux Antarctiques.

Dans l'Atlantique Nord, la zone la plus dangereuse est celle située entre Terre-Neuve et le Labrador : un an après le naufrage du Titanic, la première patrouille de surveillance des icebergs a été créée. A l'heure actuelle, ce sont les Services officiels d'Environnement Canada qui ont la charge de la surveillance de cette zone.

Le nombre d'icebergs reste sensiblement le même

Par rapport à 1912, le nombre d'icebergs dans cette zone géographique était sensiblement le même qu'actuellement. Il existe des variations annuelles (notre carte) en raison des fluctuations climatiques dans le Grand Nord, et en particulier au Groënland : c'est en effet sur la côte Ouest du Groënland que se détachent de gros blocs de glace depuis les glaciers qui descendent dans les fjords : ce phénomène de " vêlage " génère un nombre variable d'iceberg, qui ensuite dérivent au grè des courants : ici, le courant froid du Labrador, qui permet aux icebergs de descendre au sud de Terre-Neuve, pratiquement à la même latitude que le Portugal !

Et le changement climatique ?

La question du changement climatique a été posée pour tenter de déterminer l'évolution du nombre de glaces flottantes. Dans le cadre d'un réchauffement climatique contemporain, il est clair que la surface de la banquise (glace de mer) se réduit. Mais les icebergs sont des blocs qui se détachent de la calotte glaciaire du Groënland (ils sont alors composés d'eau douce) et ne sont donc pas impactés par la rigueur d'un seul hiver : leur nombre varie sur une échelle beaucoup plus lente. Paradoxalement, le réchauffement climatique sur le Groënland, s'il se confirmait, accentuerait la fonte des grands glaciers et, par conséquent, le nombre d'icebergs qui se détacheraient et dériveraient en mer.

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