Question internaute : des saisons décalées ?

« Les températures sont anormalement hautes depuis début avril, dignes d'un mois de juillet... Avec la neige survenue début décembre, et la chaleur estivale au début du printemps, j'ai vraiment l'impression que les saisons sont décalées...Si on continue comme ça, avec cette "avance" sur le calendrier, nous serons en automne en été ! Alors peut-on imaginer un été frais en prévision ? » s’interroge notre internaute DanielSP.
La réponse de l’expert de METEO CONSULT :



Un décalage des saisons en 2011 ?



« Après un mois de décembre remarquablement froid et neigeux, les mois de janvier et février auront été légèrement plus doux et sec que la normale. Le début du printemps aura connu de fortes pluies sur le pourtour Méditerranéen alors que le centre et le nord de la France manquaient déjà d’eau. Puis le soleil est devenu omniprésent, aggravant rapidement une sécheresse qui tombait au plus mauvais moment, celui du réveil des plantes qui avaient alors un besoin régulier d’eau. Avril et début mai auront non seulement connu un grand déficit pluviométrique, mais aussi des températures estivales, avec 4°C de plus que la normale sur l’ensemble de la France, accentuant l’évaporation des sols et la transpiration des plantes. La seconde quinzaine d’avril fût plus mouvementée avec d’assez nettes périodes de rafraîchissement, des passages nuageux et même orageux sur plusieurs journées. Mais si les températures sont redevenues de saison, les pluies ont continué à manquer cruellement. Et si les averses orageuses ont parfois momentanément et localement soulagé quelques cultures, on sait que ces pluies ne sont « pas efficaces » puisqu’elles ruissellent sans prendre le temps de s’infiltrer dans le sol. »

Cet été avant l’heure traduit-il un décalage des saisons ? Est-il prémonitoire d’un mois de juillet qui ressemblera à l’automne ? Non, rien ne permet de l’annoncer. L’atmosphère trouve son équilibre dans l’espace : pendant qu’il fait chaud sur l’ouest de l’Europe, il fait plus frais sur l’est, par exemple. Mais il n’y a pas de recherche d’équilibre d’une saison sur l’autre ; juillet ne compensera pas systématiquement les excès d’un mois d’avril. »


Un aperçu avec les prévisions saisonnières




« La demande est énorme, émanant de particuliers ou d’entreprises, pour connaître le temps de notre prochain été. Pour répondre à cette attente, des moyens là aussi énormes sont déployés afin de développer la prévision dite « saisonnière ». Cette science présente les défauts de sa jeunesse. Il faut analyser les résultats des modélisations avec indulgence et apprécier les progrès effectués d’année en année. Actuellement la plupart des modèles internationaux annoncent un été légèrement plus chaud que la normale sur l’Europe de l’ouest. Il est plus difficile de prévoir les quantités de précipitations, d’autant plus que celles-ci seront le plus souvent de caractéristique orageuse. »



Le passé comme référence ?




« Si l’on s’en réfère au passé pour faire le jeu des analogies, la situation n’est pas plus claire pour autant. La sécheresse météorologique actuelle peut être comparée à celle de 1976 qui s’est poursuivie en juillet et août. Mais on peut aussi se souvenir de 2007 qui, après un mois d’avril encore plus chaud que celui de cette année, a vu les perturbations se succéder au mois de juillet, détrempant les sols du nord de la France et provoquant les inondations dont on se souvient sur le sud de l’Angleterre… »

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