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En avril, ne te découvre pas d'un fil, en mai fais ce qu'il te plaît ?

La Chaîne Météo

Par La Chaîne Météo
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"En avril, ne te découvre pas d'un fil, en mai fais ce qu'il te plaît", ce dicton a interpellé l’un de nos

Evolution des températures depuis 10 ans © 867608

"En avril, ne te découvre pas d'un fil, en mai fais ce qu'il te plaît", ce dicton a interpellé l’un de nos internautes après les pics de chaleur enregistrés le mois dernier. Le dicton populaire a-t-il tout de même un fond de vérité ?


La réponse avec l’expert de METEO CONSULT :





L’année 2011, exceptionnelle ?



« Ce mois d’avril a été particulièrement chaud sur la France. Avec un excédent de 4°C sur le pays, il s’agit du mois d’avril le plus chaud après 2007. En première décade, les maximales ont régulièrement dépassé les 30°C sur les deux-tiers sud du pays. C’est d’ailleurs le mois d’avril qui s’est le plus réchauffé ces 10 dernières années, avec une hausse de plus de 1°C par rapport à la moyenne mensuelle. Alors, en avril, ne doit-on toujours pas se découvrir d’un fil ? Il faut se rappeler que quelques gelées sont intervenues en matinée en milieu de mois. Par temps clair, le début de printemps se caractérise surtout par de fortes amplitudes thermiques en cours de journée, parfois plus de 20°C. D’autre part, avril est généralement un mois pluvieux sur la France, notamment sur la moitié Sud. Cette année, les précipitations sont restées déficitaires sur les deux-tiers Nord, mais statistiquement, il pleut davantage au printemps qu’en février ou en mars. La neige est assez fréquente en début de mois sur le Nord-Est, survenant tous les 3 à 5 ans. En avril 2008, la région parisienne avait été recouverte d’un manteau blanc de 3 à 5 cm. Le mois de mai ne connaît pas de conditions forcément idylliques. S’il est certes plus chaud qu’avril, de 3°C en moyenne, mai est en moyenne le mois le plus pluvieux de l’année sur de nombreuses régions. C’est le cas du Bassin Parisien et la région Midi-Pyrénées notamment. C’est surtout, encore plus qu’avril, un mois de contrastes. En mai 1997, il a neigé jusque dans la région Centre, alors qu’en 2009 il faisait plus de 35°C sur les Bouches-du-Rhône ! Si les tenues légères sont donc conseillées certains jours, jeter un coup d’œil aux prévisions météo n’est pas superflu !"


D’où vient le dicton ?



« Les dictons météorologiques sont généralement basés sur l’observation. Il y a donc bien souvent un fond de vérité. En revanche, leur aspect prévisionnel est plus aléatoire, bien que certains dictons permettent une prévision à très court terme lorsqu’ils se basent sur l’évolution des nuages, par exemple. Les variations diurnes de températures, appelées amplitudes thermiques, sont liées à un ciel bien dégagé, favorisant la déperdition de chaleur nocturne (le fameux rayonnement nocturne), et renforçant l’ensoleillement en journée, à une époque où les jours rallongent à vue d’œil. En avril, le phénomène est à son maximum : alors que le soleil est déjà haut au zénith, les dernières descentes d’air froid polaires concernent encore la France lorsque les vents tournent au Nord : il n’est pas exceptionnel de voir de la neige en plaine en première décade d’avril, même en région parisienne, alors que les premiers coups de chaud peuvent faire monter les températures entre 25°C et 30°C en quelques jours si les vents tournent au Sud : à Paris, l’écart varie de –2°C à 28°C en avril, contre + 2 et 30°C en mai. A Mont-de-Marsan, ce même écart varie de –5.4°C à +32°C en avril pour les températures extrêmes. Ainsi, en avril, même si le soleil « donne », pour peu qu’un petit vent souffle du Nord, il est facile d’attraper un bon coup de froid ! En mai, étant donné que l’amplitude thermique au sein d’une même journée est moins marquée, on peut se permettre de se découvrir sans risque…L’amplitude thermique n’est à craindre que sur les 24 heures de la journée: le mois d’avril (tout comme son corollaire automnal octobre) est sujet à de grands changements de temps, puisque les dernières masses d’air polaires s’opposent aux premières vagues de chaleur d’un été naissant : ainsi, on peut passer brutalement d’une tiède journée à 20°C à un brusque coup de froid qui peut faire baisser le thermomètre de 10°C en moins d’un jour, notamment à l’arrière d’un front froid, lorsque le ciel de traîne et ses fameuses giboulées se mettent en place…Gare au rhume ! »

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